L’Am

Quai Orsay



J’ai fait un rêve…

  • Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner sont deux hommes ayant un réel respect mutuel.
  • Sarkozy est élu président, il veut constituer une belle équipe, réunir des compétences.
  • Il appelle Kouchner, les deux hommes parlent. Ils échangent leurs visions du monde, des conflits, de l’humanitaire, de la diplomatie, du rôle de la France sur l’échiquier. Les deux hommes s’entendent, partagent bon nombre de ces visions.
  • Sarkozy propose à Kouchner les Affaires Etrangères.
  • Il n’est pas question de politique politicienne entre les deux hommes, le débat est au-dessus, loin des querelles de partis et des visions étriquées, à court terme, de la classe politique.
  • Kouchner ne décide pas en tant qu’homme de partis, mais en homme de terrain convaincu, qui sait qu’on se fout de la couleur politique, religieuse, faciale, d’un homme qui arrive sur une civière, on le soigne. Que quand les balles sifflent de toutes parts à Beyrouth et que les chrétiens se réfugient dans une église, on y accueille tous les enfants, juifs, musulmans, et non les seuls maronites. Bref.
  • Kouchner rejoint Sarkozy, sans renier ses convictions politiques “de parti”.
  • Pendant la campagne électorale, Sarkozy se rend aux États-Unis et y rencontre Bush.
  • Sarkozy à peine élu reçoit les félicitations appuyées de Bush.
  • À peine en vacances Sarkozy se rend chez Bush.
  • Kuchner débarque en Iraq, la première visite d’un chef de la diplomatie française en Irak depuis le début de la guerre américaine. Il y rencontre les dirigeants et y exprime un discours intelligent, subtil, et très encourageant. La France, pour la première fois depuis longtemps, s’exprime en Iraq, avec les dirigeants iraqiens, et sur l’Iraq et non juste sur “le conflit iraqien”.

Et si…

Et si Sarkozy était subtilement allé voir Bush pour discuter d’homme à homme, plutôt que s’élever contre lui par déclarations interposées ?

Et si Sarkozy avait proposé à Bush que la France l’aide à sortir de la crise iraqienne, par une voie diplomatique intelligente, sortir de l’enlisement, de la spirale dramatique du chaos et du sang ?

Et si Kouchner pouvait occuper le terrain diplomatique en Iraq, Bush convaincu par Sarkozy ?

Et si la France jouait un rôle majeur dans la sortie de la crise iraqienne, forte de sa connaissance de ce pays complexe par son histoire et ses cultures, laissant Bush et son armée se retirer en douceur au profit d’une présence internationale plus neutre ?

Et si une partie du travail de négociation avec les différentes factions opposées entre elles en Iraq avait déjà été fait, et qu’une prise de distance manifeste des Américains soit un préalable négocié et entendu ?

Et si des signes d’apaisement en Iraq se faisaient rapidement sentir ?

Et si l’Amérique se retournait sur elle-même, délaissant l’Iraq, reportant ses projets “d’investissements” en Iraq sur son génie civil, la santé publique et sa dépendance énergétique ?

Et si Bush s’en sentait soulagé, Sarkozy s’en trouvait incontournable à l’international, Kouchner s’en trouvait le French Doctor de la Paix, et la France grandie sur l’échiquier international ?

Et si ce n’était pas un rêve…?

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