Microsoft Regard sur le Num

Merci à l’équipe de Microsoft de m’avoir invité à ce portrait dans leur excellent magazine « Regard sur le Numérique ». Et bravo pour le titre « Itinéraire d’un enfant du web », clin au titre même ce blog, et référence à un film qui me touche beaucoup.

En fait, je ne suis pas complètement un enfant du web, même si je l’ai vu naitre, je dis souvent être un enfant de la toute première génération du numérique, ayant eu la chance de vivre fin 70’s la formidable naissance des industries de la micro-informatique et du logiciel, puis du jeu vidéo, avant qu’arrive à moi le Net et le vers 90 et le Web en 93.

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Pour beaucoup de bloguers français, la question ne se pose pas. L’audience visée va être familiale, le cercle d’amis, ou professionnelle localement. Aucun intérêt à écrire en anglais, sinon perdre son audience, et de se retrouver confronté à écrire dans une langue pas souvent maîtrisée. D’un autre côté, on perd la magie des échanges internationaux, la chance qu’un bel étudiant australien se passionne pour le Skyblog de Lola à Gif-sur-Yvette… 😮

Pour les Français bloguers dont le métier, ou la passion, a une dimension internationale les choses se compliquent. Français, anglais, les deux ?

Loïc Le Meur a commencé en anglais : (septembre 2003)

English versus French
Let’s start my own blog. My apologies to the French-speaking bloggers to whom I belong, I have chosen to write mostly in English so that I can exchange my views with most people. I will also blog in French from time to time, a new functionality to create in u-blog: multilingual blogs ?

Puis il a créé un second blog, en français, pour ses compatriotes, mais il prévient que la version anglaise restera la plus mise à jour : (novembre 2003)

Pourquoi parler du phénomène des weblogs ?
Avant hier j’ai rencontré un ami et excellent journaliste que je ne citerai pas (encore). Je me suis dit aussi que c’était l’occasion pour moi de démarrer un weblog en français. Mon weblog anglais restera néanmoins le plus mis à jour.

Il s’est posé des questions, en anglais : (mi juin 2005)

Four options to blog multilingual… or remain local
I am confused by a discussion that happened on my French blog today, when you live in a Country like mine where english is not the natural language, you have four ways of approaching the problem: … (suite à lire)

Et on y découvre des statistiques intéressantes, près de 2/3 des liens faisant référence à ses blogs sont d’origine française :

-my French blog has 1219 links from 750 sources
-my English blog has 468 links from 320 sources

Puis, à la tête de deux blogs, l’un en français, l’autre en anglais, il s’est posé la question de fusionner les deux : (fin juin 2005)

Le mélange avec l’anglais vous dérangerait-il ?
Je me sens un peu coupé en deux finalement avec deux blogs, celui-ci en français, et mon blog en anglais, je me suis pas mal interrogé sur la question en anglais. J’envisage de tester de rapatrier mes deux blogs sur mon domaine loiclemeur.com et plutôt que d’écrire à chaque fois une note en anglais et une en français, d’écrire une seule note bilingue sur un seul blog comme le fait Emmanuelle. Inconvénients: vous verrez de l’anglais apparaître dans toutes les notes et les discussions seront mélangées français et anglais. Qu’en pensez vous, est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?

Loïc Le Meur a conservé ses deux blogs distincts, anglais et français, mais à l’occasion de l’anniversaire de ses 3 années de blogueur, un chiffre intéressant apparaît : Il écrit 5 fois plus en français qu’en anglais. (septembre 2006)

Three years of blogging…
Precisely three years ago I wrote my very first post on this blog, I apologized for writing only in english. Today I write at least five times more in French..

Trois ans…
Il y a très précisément trois ans, j’écrivais la première note de ce blog (enfin plus précisément ici c’est plein de spam). Je m’excusais auprès des lecteurs francophones sur le fait que je n’écrirais qu’en anglais et pas en français… Aujourd’hui j’écris cinq fois plus en français qu’en anglais.

Emmanuelle Richard, dont parle Loïc Le Meur, est une journaliste française vivant à Los Angeles. Sa manière de résoudre le dilemme est de mélanger les deux langues. Ses notes sont bilingues, à chaque paragraphe en français succède la traduction anglaise, surlignée en bleu pour faciliter la lecture / différenciation.

Jean-Michel Billaut, fondateur de l’Atelier BNP Paris-Bas, évangélisateur du Très Haut Débit, dont le blog est extrêmement intéressant pour tous, étudiants, élus, professionnels en tout genre, retraités curieux, et même Madame Michu si elle veut savoir à quelle sauce elle va être mangée à l’avenir, et bien Monsieur Billaut écrit en français pour ses Gaulois, alors que la terre entière a des choses à apprendre de lui. Si Om Malik lisait le français, il ne raterait pas une note de Monsieur Billaut 🙂

Michel de Guilhermier, serial entrepreneur, Business Angel, fondateur et bientôt ex-PDG du groupe Photoways, tient un blog depuis avril 2004, en français.

Je découvre le Blog
Loic Le Meur m’a fait découvrir les Blogs…
C’est vraiment une révélation. je connaissais les pages perso, mais ça c’est vraiment autre chose, avec un potentiel tout autre. Un vrai media personnel, souple, puissant, fun….
J’ai pas encore saisi sans doute 10% des possibilités, mais je sens qu’on peut en faire des choses !
Ceci étant, c’est pas encore d’une simplicité enfantine de faire ce qu’on veut…J’ai du boulot pour tout comprendre.

En septembre 2006, Michel de Guilhermier est passé à l’anglais, sans complètement perdre le français, il a décidé l’audacieux mélange des deux langues. Il écrit environ deux articles sur trois en anglais :

This Blog in English !
I’ve been thinking about that for a long time now, but I guess it’s now time I internationalize my readership. Consequently, from now on I’ll post in both French & English !

Fidèle lecteur du blog de Michel de Guilhermier, j’ai cru constater :

  • Une baisse significative du nombre de commentaires sur ses notes en français. Érosion de son lectorat francophone?
  • Peu de commentaires issus de purs anglophones. Probablement encore trop tôt pour que les référencements de Google et Technorati aient intégré ses notes anglaises et que le public anglophone les découvre. Mais là se pose l’intéressante question du référencement. Comment Google et Technorati vont-ils classer l’origine linguistique? Anglaise ou française ? Sur la base de chaque note rédigée ou au niveau du blog lui-même? Les lecteurs anglophones ne vont-ils pas être découragés par les notes publiées en français? Et vice-versa?
  • L’anarchie dans les commentaires, où français et anglais se mêlent. Je dois d’ailleurs avouer m’être fait piéger moi-même en postant un commentaire en français sur une note en anglais, alors que j’y suis très attentif généralement.

Conclusion :

L’origine de cette note est liée à l’envie que j’ai de toucher un public international, et mes nombreux amis ou relations non francophones, mais j’hésite beaucoup sur la forme.

Le mélange des deux langues au sein du même blog, bien que plus facile pour l’auteur, ne me semble pas optimal dans l’intérêt des différents lecteurs. J’y vois une source de confusion, de frustration, d’érosion, qui ne peut que nuire aux buts premiers d’un blog.

Il me semble que la solution réside en deux blogs distincts. Loïc Le Meur a souvent, courageusement, posté ses notes simultanément dans les deux langues. C’est beaucoup de travail, ça demande le double de temps, c’est l’idéal pour les lecteurs, mais à moins d’en faire son métier c’est trop contraignant pour l’auteur.

Je me dirige donc vers la création d’un second blog, en anglais, et selon le sujet je posterai en français sur le francophone, ou en anglais sur l’anglophone. Ce n’est pas fait encore… j’ai beaucoup de boulot à l’horizon… donc peu de temps pour bloguer.

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La loi de Parkinson

Ramenée à mon esprit par le post « Parkinson’s law is so true! » de Fabrice Grinda, La loi de Parkinson exprime que « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement » (« work expands to fill the time available for its completion”).

Intéressante loi énoncée dans un article de C. Northcote Parkinson, Raffles Professor of History à l’University de Singapore, paru pour la première fois en Novembre 1955 dans The Economist.

Un bon copier-coller avec pointage vers la source vaut mieux qu’une réécriture médiocre de ma part :

La loi de Parkinson exprime que « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement ».
Elle fut exprimée en 1958 par C. Northcote Parkinson dans son livre Les lois de Parkinson, basé sur une longue expérience dans l’Administration britannique. Les observations scientifiques qui contribuèrent au développement de la loi tenaient compte de l’accroissement du nombre d’employés du Bureau des affaires coloniales, ceci malgré le déclin de l’Empire britannique dans le même temps.
D’après Parkinson, cela est dû à deux forces :
« Un fonctionnaire entend multiplier ses subordonnés, pas ses rivaux » et
« Les fonctionnaires se créent mutuellement du travail ».
Il nota également que le total des employés d’une administration augmentait de 5 à 7 % par an « indépendamment de toute variation de la quantité de travail (le cas échéant) à accomplir ».
[…]
Parkinson proposa aussi une règle relative à l’efficacité des conseils d’administration. Il définit un coefficient d’inefficacité dont la variable la plus significative est le nombre de ses membres.

Article Loi de Parkinson sur Wikipédia

Je vous invite à lire (en anglais) l’article de Fabrice Grinda.