Sant

Tout d’abord, MERCI !

Merci pour vos encouragements,
Merci pour votre soutien,
Merci pour vos témoignages, de patients ou de soignants,
Merci pour vos commentaires, quels qu’ils soient…

Les choses avancent, doucement, mais je l’espère de manière constructive.
Au-delà de la simple résolution de mon cas, il y a une volonté de tous (Santé Service, cabinets ministériels, etc.) de faire en sorte que ce malheureux évènement permette de mieux comprendre et gérer les besoins des patients comme des soignants.

Je croule sous les messages.
J’ai reçu près de 5000 messages, mails, commentaires, Tweets, etc.
De nombreux messages sont extrêmement touchants, certains bouleversants, et tous nécessiteraient une réponse de ma part. Hélas, pour le moment, je ne vois pas comment matériellement répondre individuellement à peut-être 1000 messages nécessitant réponse, ou ne serait-ce même 100 messages, le tout en tapant avec 1 doigt, ou même en utilisant Dragon Dictate.

Je n’ai pas eu le temps de me remettre à la rédaction de nouveaux posts sur le blog pour analyser tous ces évènements, mais ça va venir, avec déjà 3 sujets :

  • Pourquoi en est-on arrivé là ?
  • Que c’est-il passé concrètement depuis le Buzz ?
  • Quelles pistes pour une meilleure prise en charge pour tous ? Patients, et soignants.

Pour l’heure voici un premier bilan des relations avec Santé Service.

 

Bilan des relations avec Santé Service :

J’aurais souhaité communiquer plus tôt sur ce sujet, mais j’avais aussi pour souci de ne pas attiser le feu, chose à laquelle je me suis attaché dans toutes mes interviews.

La direction de Santé Service s’est montrée très constructive, et j’ai tout de suite eu bon espoir qu’une évolution positive aurait lieu. C’est également ce que la direction de Santé Service a communiqué auprès des cabinets ministériels concernés, prônant un retour immédiat à la normale.

Il y a eu des évolutions, mais en demi-teinte. J’ai alors préféré attendre que les choses évoluent encore avant de communiquer, sincèrement convaincu que la direction de Santé Service avait à coeur de trouver ensemble les solutions.

Le temps passe, je n’ai pas retrouvé ma douche quotidienne, mais les choses avancent. Alors voici un rapide résumé de la situation, et laissons le temps à Santé Service de résoudre les problèmes qui les ont amenés à ces mesures radicales.

 

Réaction rapide :

  • Mardi 14/06 22h : Le post est publié.
  • Mercredi 15/06 11h30 : Appel de Jean-Yves Kirion, Directeur Adjoint de Santé Service.
  • Mercredi 15/06 14h30 : Rendez-vous chez moi avec  Jean-Yves Kirion, Directeur Adjoint de Santé Service, accompagné d’un médecin de Santé Service.
  • Vendredi 17/06 : Point téléphonique en fin de journée avec Jean-Yves Kirion, Directeur Adjoint de Santé Service.
  • Mardi 21/06 : Visite d’un ergothérapeute mandaté par Santé Service pour étudier les contraintes techniques, et proposer d’éventuelles solutions adaptées.

 

Le RDV avec Santé Service :

Mercredi 15/06 après-midi, j’ai rencontré Jean-Yves Kirion, Directeur Adjoint de Santé Service, accompagné d’un médecin de Santé Service. Réunion de pratiquement 3 heures, de grande qualité, sans aucune tension, avec une volonté commune de se comprendre, et surtout comprendre comment on a pu en arriver là. Je salue la qualité de nos échanges et de mes interlocuteurs, et je n’ai pas manqué de le mentionner à chacune des interviews médias qui suivirent.

Ce fut une réunion constructive, ouverte, avec une véritable écoute. Ils ont pris le temps de bien observer la configuration des lieux, la salle de bain, comprendre comment la douche était pratiquée chaque matin depuis toujours.

Nous avons élargi la discussion à des sujets que je connais bien sous ma casquette d’entrepreneur : Gestion des ressources humaines, recrutement, formation, prévention des risques d’accident du travail, encadrement, middle-management, etc.

Nous avons parlé du métier d’aide-soignant, des difficultés et de la pénibilité du métier, des salaires bas, du manque de reconnaissance de ce métier, de la vocation qui anime la grande majorité des soignants, mais aussi d’un contexte de fort chômage qui amène vers ces métiers des personnes qui n’ont parfois pas la vocation et les qualités humaines attendues.

Quand nous nous sommes quittés, Monsieur Kirion m’a demandé un peu de patience le temps qu’il puisse rencontrer les équipes, comprendre comment la situation s’était dégradée à ce point, et pouvoir revenir avec des solutions satisfaisantes pour tout le monde. Dont acte, je n’ai donc pas communiqué sur le non-retour à la normale alors même que les cabinets ministériels pensaient l’affaire close suite à leurs entretiens avec Santé Service.

 

Propositions de Santé Service :

Monsieur Kirion est arrivé avec les propositions suivantes :

  • 3 douches par semaine
  • garantie d’aucun coucher avant 22h
  • revoir les priorités pour les horaires de lever
  • étudier les éventuelles solutions techniques

 

Mes propositions :

Mes propositions en attendant de retrouver 1 douche par jour :

  • Me laisser me doucher seul les 4 autres jours
  • Toilette au lavabo plutôt que toilette au lit

Me doucher seul : Si on considère qu’il est trop pénible pour le personnel de me doucher tous les jours en raison de la baignoire trop basse, alors qu’on se contente avec le lève-personne de me déposer assis dans ma baignoire, et qu’on me laisse me débrouiller seul me laver la moitié ou les 2/3 de mon corps, le reste attendant le lendemain. L’usage du lève-personne ne pose aucun souci, et les soignants n’auraient qu’à me laisser me débrouiller seul.

Toilette au lavabo : Autre solution, plutôt que m’imposer une toilette complète au lit, qu’on fasse la toilette du haut (dos, torse, bras, visage) devant le lavabo une fois assis au fauteuil. Ça me permettrait de garder ma précieuse autonomie en me laissant me laver moi-même le visage et le torse, ça garantirait un meilleur rinçage à l’eau claire, et ça éviterait les aller-retour de cuvettes d’eau. Le lavabo et mon fauteuil sont à bonne hauteur, nul besoin de se pencher contrairement au lit (même médicalisé).

REFUS :

Le Directeur de Santé Service a trouvé mes propositions décentes, il devait en référer aux cadres de santé.

Mais les deux propositions ont été refusées. On m’a juste accordé de me laisser me débarbouiller au lavabo, et encore, certains m’imposent de finir l’habillage (chemise) dans la chambre avant que je puisse passer au lavabo. Ce n’est pas très pratique de se débarbouiller avec une chemise.

Je n’arrive pas à comprendre ces deux refus, je ne trouve aucune logique à cela, aucune justification.

Qu’est-ce qui motive de refuser de me laisser me doucher seul ?
Qu’est-ce qui motive de refuser la toilette au lavabo ?

 

Visite de l’ergothérapeute :

L’ergothérapeute a confirmé que la configuration des lieux ne posait pas de réel problème :

  • lève-personne pour assurer les transferts.
  • parquet et carrelage au sol assurant le bon roulement du lève-personne.
  • 4 mètres de distance entre le lit et la baignoire à parcourir avec le lève-personne.
  • présence d’un bidet et d’un tabouret permettant aux soignants de prodiguer la toilette en étant assis à hauteur du patient, et donc sans risque pour leur dos tant qu’ils adoptent la position assise ou qu’ils s’accroupissent.
  • le shampoing se pratique debout, la tête du patient étant à hauteur.
  • le rinçage du patient peut se faire debout sans plier le dos.
  • seul le savonnage du patient nécessite d’être à hauteur.
  • le temps de soin cumulé du savonnage à hauteur du patient n’excède pas 5 minutes (voir 10 si rinçage inclus).

Il lui a été demandé de proposer des aides techniques, donc, 2 solutions vont se présenter :

 

Point factuel sur les soins :

  • Mer 08/06 Douche
  • Jeu 09/06 au Jeu 16/06 Toilette au LIT
  • Mer 15/06 (Buzz + RDV Santé Service)
  • Jeu 16/06 Toilette au LIT
  • Ven 17/06 Douche
  • Sam 18/06 Toilette au LIT
  • Dim 19/06 Toilette au LIT
  • Lun 20/06 Douche
  • Mar 21/06 Toilette au LIT
  • Mer 22/06 Douche
  • Jeu 23/06 Toilette au LIT
  • Ven 24/06 Douche
  • Sam 25/06 Toilette au LIT
  • Dim 26/06 Toilette au LIT

 

Que devient l’équipe de soignants ? :

Ce nouveau protocole s’est accompagné d’un changement très rapide de l’équipe de soignants. Je ne vois donc plus l’équipe qui venait chez moi depuis longtemps, qui me douchait chaque jour, avec qui nous nous appréciions mutuellement, et pour laquelle j’ai un profond respect.

Tout fonctionnait très bien depuis de nombreuses années, et tout ce que j’ai pu accomplir depuis tant d’années je le dois à cette équipe formidable, qui comprenait mes contraintes horaires, qui me permettait de démarrer la journée en étant bien dans mon corps, bien dans ma tête, d’être habillé impeccablement, et d’être en sécurité et l’esprit dégagé par rapport à un certain nombre de détails techniques intimes (que les tétraplégiques partagent avec les astronautes).

Ils savent que je leur en suis reconnaissant, je leur ai régulièrement exprimé, et je crois qu’ils étaient vraiment fiers de leur contribution, fiers du sens plus concret encore que prenait leur travail, et bien sur fiers de leur travail.

Pour bon nombre d’entre eux, cette situation est très troublante, ils ne sont pas forcément en phase avec le nouveau protocole établi, mais ils ne sont pas à l’aise de voir l’image de Santé Service écornée, et il est douloureux de sentir leur travail potentiellement décrié.

J’ai veillé dans chacune de mes interviews de bien mettre en avant la qualité de leur travail, et les difficultés de leur métier. J’ai veillé à ce que ça ne dérape pas vers un sujet «patients contre soignants», qui n’est vraiment pas le sujet.

Voilà, vraiment un GRAND MERCI à vous qui vous reconnaîtrez surement, soignants à Santé Service, soignants à Nancy ou j’ai vécu 12 ans, soignants de l’Hôpital de Garches, et soignants qui m’ont accompagné dans mes voyages professionnels. Merci d’avoir rendu ma vie professionnelle possible, merci d’avoir rendu tout cela léger, sans vous mon parcours ne serait pas celui-là, ne serait pas tout court.

Sant

Mise-à-jour du 26/06/2011 -> Santé Service : Bilan à 10 jours, et interlocuteur de qualité

 

Écrire ces lignes m’est insupportable, tant la violence de ce que je vis depuis deux semaines m’a sérieusement ébranlé, tout ceci me replongeant dans les pires moments de ma vie, 27 ans en arrière. Mais c’est en décrivant l’épreuve, en faisant fi de ma pudeur et de ma grande discrétion que j’ai une chance d’être entendu, et éventuellement que ça serve à d’autres.

(ceux qui me connaissent peuvent sauter ces paragraphes pour aller directement plus bas à l’envers du décor)

Je suis entrepreneur, âgé de 43 ans, j’ai créé ma première entreprise à l’âge de 20 ans, j’ai également tenu des postes de direction entre deux aventures entrepreneuriales, et je me consacre depuis 5 ans à ma nouvelle startup.

Soucieux de contribuer à l’écosystème de la création d’entreprise et de partager mon expérience avec de jeunes créateurs, j’accompagne des startups de l’Incubateur Telecom, et j’ai fondé en 2007 le chapitre français de l’OpenCoffee Club, véritable bouillon de culture entrepreneuriale WEB sous forme de rencontres hebdomadaires autour de l’économie numérique.

Je travaille beaucoup, souvent jusqu’à 15 ou 16 heures par jour, souvent 7 jours sur 7. Je dévore la vie avec passion, mû par une énergie positive, constructive, et un optimisme communicatif. Je suis un homme volontaire, courageux, à l’écoute des autres et disponible.

Je crois être un professionnel reconnu et respecté. C’est ainsi que j’ai été invité à participer en 2008 à une table ronde sur l’entrepreneuriat avec François Fillon et Éric Besson, que j’étais convié à l’Élysée pour l’annonce du Plan Numérique 2012, qu’il m’arrive régulièrement de participer à des évènements organisés sous les ors de la République, qu’on m’a demandé d’animer une conférence au prestigieux Institut Multi-Médias, ou que dans son magazine “Regard sur le Numérique” Microsoft m’a consacré un portrait en octobre 2009.

L’envers du décor :

Derrière ce portrait se cache une particularité, que je n’ai jamais mise en avant, que j’occulte de toute mon énergie au point de l’oublier moi-même, et qui, ultime aboutissement, est souvent oubliée ou devenue invisible à mes collaborateurs et mes proches.

Je suis tétraplégique, depuis l’âge de 16 ans, suite à un accident de sport en 1984. Je n’ai qu’un usage partiel de mes bras et pas l’usage de mes doigts. Je me déplace en fauteuil roulant électrique.

À 16 ans, frappé lourdement par ce handicap, après plus d’un an d’hospitalisation, je suis parti sans relâche dans une course contre mon handicap, vers l’acceptation d’un nouveau corps, la reconquête de mon identité, et la reconstruction de ma vie. J’ai poursuivi mes études, puis, pressé par l’envie d’autonomie, j’ai vite créé ma première entreprise à 20 ans. J’ai aménagé ma vie pour repousser les limites du handicap, et vivre le plus normalement possible.

Mon handicap n’existe que 2h par jour.
30 minutes le soir où j’ai besoin de l’aide d’un tiers pour me coucher, 1h ou 1h30 le matin pour qu’on me lève, douche, habille, et assoie au fauteuil.
Depuis 25 ans, la douche quotidienne me mets en paix avec mon corps, me procure le bien-être qui, associé à un habillage impeccable, me donnent confiance en moi pour dérouler des journées chargées où mon handicap disparaît pour laisser place à l’homme en marche.
J’ai une voiture aménagée que je conduis et qui m’offre une totale autonomie dans mes déplacements quotidiens.

Aux bons soins de Santé Service :

Il y a quinze jours tout s’est effondré.
Santé Service, l’organisme qui me prodigue les soins infirmiers quotidiens, a décidé unilatéralement de m’imposer un “protocole de soins” qui régirait désormais ma vie comme suit :

  • 1 seule douche par semaine.
  • toilette au lit avec cuvette et gant de toilette.
  • lit médicalisé imposé en lieu et place de ma literie.
  • tablette roulante d’hôpital.
  • couché à 22h, et parfois 21h.
  • suppression du levé “prioritaire” le matin en début de tournée, ce qui me vaut d’être régulièrement prêt à seulement 10h45 ou 11h.

Voilà comment de personne avec ses besoins propres à chacun, on devient protocole de soins aveugle et sourd.

1 douche par semaine :

À l’heure à laquelle j’écris ces lignes, le 13 juin 2011, ma dernière douche date du mercredi 8 juin, je suis au 5e jour sans douche, et la prochaine est programmée vendredi 17 juin. J’ai les cheveux et le cuir chevelu dans un état indécent, collés, gras, et malodorants. Mon corps sent un désagréable mélange de savon et de sueur, ça me démange et me pique, je me sens mal, sale et très inconfortable.

En l’état il m’est strictement impossible de travailler. Je ne peux décemment pas me présenter en rendez-vous ainsi, le cheveu gras, hirsute, et malodorant. C’est indigne !!
Depuis deux semaines je n’ai fait que 3 jours de rendez-vous à l’extérieur, coïncidant avec les 2 douches, le reste du temps je travaille de chez moi.

En 2011, comment peut-on en arriver à une telle aberration ? 1 douche par semaine !

Tout mon entourage est scandalisé, me voyant ainsi négligé, les cheveux indécemment sales, alors que j’ai toujours été impeccable. Les gardiens de la résidence, les voisins de l’immeuble, les commerçants de mon quartier, tout le monde m’a demandé ce qu’il m’arrivait, si j’étais tombé malade !! J’ai honte, je restreins mes sorties, je mets une casquette. Régression.

Toilette au lit :

Quiconque a connu la toilette au lit, cuvette et gant de toilette, rinçage approximatif, sait à quel point c’est désagréable et inconfortable.

J’ai beau m’opposer formellement à ce traitement, il m’est imposé, je suis totalement dépendant. Faisant suite à mes plaintes répétées, Santé Service a toutefois décidé que je bénéficierai d’un second shampoing par semaine, mais au lit !! Un shampoing au lit !! Rien, rien de mon état n’impose un tel traitement.

Une partie du personnel préfère me donner une douche, bien plus rapide, bien plus pratique, et la satisfaction de prodiguer des soins de qualités, mais la direction a interdit toute initiative.
Le personnel a obligation de faire ma toilette au lit !!

Ma douche n’a toujours nécessité qu’une seule personne. Il n’y a, à aucun moment, de manipulation nécessitant de porter une quelconque charge. On me déplace du lit à la baignoire avec un soulève-personne, m’asseyant dans la baignoire, on me douche, et retour au lit pour l’habillage. Le transfert lit/baignoire prend 2 minutes grand maximum.

Pour la toilette au lit la direction de Santé Service envoie 2 personnes, au lieu de 1 précédemment pour la douche ! Ils doivent me retourner dans le lit à plusieurs reprises, pour la toilette et l’habillage, ce qui n’a jamais été nécessaire avec la douche. Il leur faut faire plusieurs aller-retour avec des cuvettes d’eau entre la salle de bain et la chambre. Pour le shampoing hebdomadaire au lit, ils doivent me pivoter à 90° en travers du lit, tête pendante au bord du matelas, pour laver les cheveux avec une bouteille d’eau !!

Rien dans mon état de santé n’impose cette épreuve. Je ne suis pas grabataire, et encore moins en fin de vie.

Des centres de rééducation fonctionnelle aux maisons de retraite on incite les personnes à se doucher. Toutes les études sur le sujet mettent en avant le rôle fondamental de la douche et tendent à proscrire les toilettes au lit.

Dans la douche, le me rasais seul, je me lavais et séchais le visage, autant de gestes pour maintenir ce qu’il reste d’autonomie. Et encore, il y a quelques années je me lavais seul les ⅔ de mon corps, mais certains aides-soignants estimaient que j’étais trop lent, alors on a restreint mes interventions au rasage et au visage…!! De quoi désespérer tout médecin de rééducation et ergothérapeute. Où est le respect de l’autonomie du patient ?

Voilà 25 ans que je prends une douche tous les matins, et c’est probablement l’un des droits les plus fondamentaux.

Lit médicalisé :

Santé Service m’a imposé le retrait de mon confortable lit.
J’avais un lit double de 160, électrique, matelas jointifs, permettent de surélever individuellement du côté gauche ou droit le buste ou les jambes, accessoire précieux pour le confort du couple face au handicap.

On m’a donc imposé un lit médicalisé, plus petit (140), d’un seul tenant, donc sans possibilité de relever le dossier individuellement, et qui ne me permet plus de relever les jambes électriquement alors que c’est de temps en temps nécessaire pour soulager les jambes enflées d’un gaillard de 1m90.

Enfin, ce lit médicalisé, qui ne comporte pas de sommier à lattes ou ressorts, mais des poutres en acier totalement rigides, a été livré avec un matelas plus dur que des tatamis de judo.
Je me brise le dos et souffre chaque nuit des points d’appui, d’autant que les nouveaux horaires de Santé Service m’alitent désormais 12 heures voire 13 heures par jour !!

Tablette roulante d’hôpital :

Imposée par Santé Service pour poser les cuvettes pour la toilette au lit, et associée au lit médicalisé, ma chambre est ainsi devenue une chambre d’hôpital. Et encore, j’ai pu déjouer la demande de Santé Service de retirer mes meubles de la chambre pour que le personnel puisse faire le tour complet du lit durant la toilette !!

J’ai vécu plus d’un an à l’hôpital en 1984 après mon accident, j’y ai de douloureux souvenirs, et j’ai tout sauf envie que ma chambre à coucher, à mon domicile, mon havre de paix et mon intimité, deviennent le reflet d’une chambre d’hôpital !!

Couché à 22h00, et parfois 21h00 :

Jusqu’à présent j’étais couché autour de minuit, souvent 1h du matin, horaires parfaits pour assumer ma charge de travail et également disposer d’une vie sociale.

Couché à 22h00, ça m’impose de partir vers 21h00 pour rentrer chez moi. Ça ne laisse ainsi place à aucune réunion tardive, aucun cocktail, aucun dîner en ville, aucune sortir cinéma ou théâtre, et donc aucune vie sociale. Voilà maintenant 2 mois qu’on m’impose un coucher à 22h00, et que ma vie sociale n’est plus.

Enfin, en étant couché à 22h00 et sorti du lit à 9h dans le meilleur des cas, je passe donc 11 heures au lit, voire 12h quand on m’a couché à 21h00 !! Tétraplégique, je ne peux me retourner seul pour changer de côté et soulager les points d’appui, je reste donc 11 heures dans la même position, une aberration en terme de prévention des problèmes cutanés et articulaires.

Levés tardifs le matin :

Même si j’avoue que je préférerai être levé à 6h ou 7h, le personnel de Santé Service n’embauche qu’à 8h, soit! Mais pendant de nombreuses années, les horaires furent respectés par un personnel compréhensif, et chaque matin j’étais opérationnel à 9h, ou 9h30 au plus tard selon les soins.

Désormais, je suis aléatoirement levé tard, en fonction du personnel qui vient chez moi. Certains s’arrangent pour être là tôt, comme ils avaient l’habitude de le faire, compréhensifs, et qui trouvent la valorisation de leur travail difficile par le bien-être physique et psychologique de leurs patients. D’autres n’en ont que faire, et arrivent à 9h45, triomphants, dopés par ce pouvoir absolu qu’ils ont sur les patients, cloués au lit et totalement dépendants.
Les week-ends ne font pas exception à la règle des levés tardifs, et quand on est couché à 22h on a tout sauf envie de traîner au lit le matin…

Enfin, Santé Service a imposé aux désormais 2 personnes qui viennent me lever de s’attendre mutuellement en bas de chez moi, et de ne monter commencer les soins que quand les 2 personnes sont réunies. Ce matin, la première est arrivée à l’heure, à 8h pile, mais la seconde n’est arrivée qu’à 8h40. Il a donc fallu attendre 40 minutes la seconde aide-soignante !!
40 minutes de perdues pour moi, 40 minutes de perdues pour l’aide-soignante ponctuelle.

Conséquences sur l’entourage proche :

Je ne rentrerai pas dans les détails de ma vie affective, mais quid de la jeune femme qui partagerait ma vie ? Il ne faut pas oublier que les soins à domicile transpercent l’intimité du foyer, et leur qualité, qu’elle soit négative ou positive, se répercute sur l’entourage. Ce que j’endure là, elle doit l’endurer aussi, et fort heureusement, si moi je ne peux pas échapper à mon handicap, elle le peut…

Look Mom, no handicap ! :

Autre victime collatérale, ma mère, dont on a fêté les 82 ans samedi dernier, avec moi étant dans un état d’hygiène (notamment capillaire) totalement indigne. Ma mère qui ne m’avait pas vu ainsi depuis les heures sombres de mon accident, pour ses 82 ans a passé sa journée à se remémorer 27 ans de parcours de son fil et être assommée par la violence du changement de vie qui s’est opéré en 2 semaines.

Ma mère, dont je voudrais tant que le jour où elle partira, elle parte en paix rassurée sur l’avenir de son unique enfant. Je n’ai cessé durant ces 25 dernières années de lui montrer que j’avais une vie extraordinaire, aujourd’hui tout ce travail s’effondre, elle sait plus que jamais que tout ceci tient à un fil, et que je reste totalement au bon vouloir de ceux qui devront me lever et me coucher.

Déclaration des droits des personnes handicapées (extraits) :
Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 9 décembre 1975

Article III
Le handicapé a essentiellement droit au respect de sa dignité humaine. Le handicapé, quelles que soient l’origine, la nature, et la gravité de ses troubles et déficiences, a les mêmes droits fondamentaux que ses concitoyens du même âge, ce qui implique en ordre principal celui de jouir d’une vie décente, aussi normale et épanouie que possible.

Article V
Le handicapé a droit aux mesures destinées à lui permettre d’acquérir la plus large autonomie possible.

Article VI
Le handicapé a droit aux traitements médicaux, psychologiques et fonctionnels, y compris aux appareils de prothèse et d’orthèse ; à la réadaptation médicale et sociale ; à l’éducation ; à la formation et à la réadaptation professionnelle ; aux aides, conseils, services de placement et autres services qui assureront la mise en valeur maximale de ses capacités et aptitudes et hâteront le processus de son intégration ou de sa réintégration sociale.

Article VII
Le handicapé a droit à la sécurité économique et sociale et à niveau de vie décent. Il a le droit, selon ses possibilités d’obtenir et de conserver un emploi ou d’exercer une occupation utile, productive et rémunératrice, et de faire partie d’organisations syndicales.

Article VIII
Le handicapé a droit à ce que ses besoins particuliers soient pris en considération à tous les stades de la planification économique et sociale.

Article X
Le handicapé doit être protégé contre toute exploitation, toute réglementation ou tout traitement discriminatoire, abusif ou dégradant.

Santé Service : il y a-t-il un pilote dans l’avion ? :

Non. Avant d’en arriver à rendre public cette histoire ahurissante, d’étaler ainsi ma vie privée, j’ai bien tenté tout ce qui était possible auprès de Santé Service. Je me suis d’abord opposé fermement à tous ces changements, mais on ne m’a simplement pas laissé le choix.

J’ai évidemment tenté d’en référer à la hiérarchie, mais c’est justement cette hiérarchie, les deux directrices d’unité et le médecin-conseil qui sont venus m’annoncer ma nouvelle vie, “le protocole”. Aucun dialogue, aucune écoute, je n’ai pas même décelé un semblant de gène de leur part annonçant à un homme actif de 43 ans qu’il ne serait désormais douché qu’une fois par semaine, qu’il serait lavé au lit comme un mourant ou grabataire, qu’on le coucherait désormais à 22h, et 21h les 3 jours suivant l’annonce, qu’il fallait qu’il prenne ses dispositions le matin, car l’horaire de levé ne serait plus prioritaire, et qu’un lit médicalisé lui était imposé. Rien.

Voici comment Santé Service présente son activité :
http://www.santeservice.asso.fr/pageLibre00010013.html

Santé Service assure au domicile du patient, dans des conditions de sécurité et de confort psychologique, tous les soins médicaux et paramédicaux prescrits par un médecin hospitalier ou libéral.
Santé Service assure à la fois une mission de soin, mais aussi une mission de soutien de la personne en favorisant le maintien du malade au cœur de son environnement familial et social.

Charte des valeurs de Santé Service (extraits)
http://www.santeservice.asso.fr/pageLibre00010018.html
http://www.santeservice.asso.fr/iso_album/charte_des_valeurs.pdf

Le respect de la personne et de son entourage : Intervenant au domicile de la personne malade, Santé Service s’appuie prioritairement sur le consentement et sur le respect de la personne et de son entourage à travers les droits reconnus du malade.
Soucieuse de respecter la dignité et l’autonomie du malade, Santé Service met tout en œuvre pour favoriser son information.
La qualité de la pratique professionnelle : Le respect de la personne malade réside en particulier dans la qualité des pratiques professionnelles apportées en réponse à la pathologie traitée.
Santé Service met tout en œuvre pour donner du sens au travail et aux missions de chacun et promouvoir un esprit d’équipe favorable à la réalisation des missions de tous.

Accompagner

  • Placer le malade au centre de la prise en charge
  • Adopter une attitude bientraitante et non discriminante
  • Favoriser l’écoute du malade et de son entourage
  • Respecter et faire respecter les droits du malade et notamment son droit à l’information
  • Etre disponible et réactif pour apporter un soin de qualité

Soigner

  • Garantir la qualité des soins et la sécurité du malade
  • Evaluer précisément les besoins du malade
  • Respecter les bonnes pratiques et notamment les précautions d’hygiène et de sécurité
  • Evaluer les pratiques professionnelles
  • Mesurer la satisfaction du service rendu

Sa dynamique Qualité et Gestion des Risques : Santé Service exerce ses activités dans un souci constant d’amélioration de la qualité de ses services.

Elle repose sur 4 axes fondamentaux :
– L’écoute des « clients » pour pouvoir répondre à leurs besoins,
– Le respect des droits des patients,
– La mise en oeuvre d’un système de pilotage de la qualité et prévention des risques efficace,
– Le développement d’une dynamique d’évaluation pour améliorer durablement le service rendu aux patients.

Manuel de management de la qualité et de la prévention des risques
http://www.santeservice.asso.fr/iso_album/ss_qualite_web.pdf

Le patient au cœur du processus de prise en charge :

Placé sous le pilotage de la direction des soins, de la clientèle et du Président de la
commission médicale, le processus de prise en charge a pour cœur la satisfaction du patient. Ledit processus est décrit, maîtrisé, mis sous contrôle, et évalué au moyen de procédures, protocoles, évaluations, indicateurs, audits cliniques…

Même si la prise en charge est pluridisciplinaire en faisant intervenir des compétences différentes correspondant à l’état de santé du patient et à son suivi, elle reste individualisée autour d’un projet de soins personnalisé établi dès l’admission avec le médecin prescripteur et le patient. Le consentement de ce dernier est recueilli et son information se fait tout au long du séjour. L’écoute est quotidienne.

Manifestement, il y a un sérieux décalage entre les différentes chartes de Santé Service et ce qu’ils viennent d’appliquer chez moi.

Vous allez vous y faire :

“Vous allez vous y faire” m’a-t-on répété à nombreuses reprises, “c’est une question de temps”.
Cette réponse est insupportable !

Un matin une aide-soignante s’est indignée que je demande plusieurs rinçages, m’indiquant que j’étais un privilégié, « les autres patients on ne les rince qu’une fois et ça va très bien ».

La même m’a dit : “S’il y a 20 ans ils n’avaient pas fait l’erreur de vous mettre à la douche, nous n’en serions pas là aujourd’hui, vous seriez habitué à la toilette au lit, et il n’y aurait pas ce problème de douche. Si j’avais été là, comme aujourd’hui, je m’y serais opposé fermement.”

Handicap et travail :

“Mais Monsieur van Proosdij, peut-être faut-il arrêter de vous leurrer, et accepter que votre handicap ne vous permet peut-être pas de travailler à temps plein comme vous vous entêtez à le croire depuis des années”

À quoi bon que gouvernements de droite et de gauche parlent de l’insertion professionnelles des personnes handicapées, si on ne peut être levé à temps pour travailler, et que des Santé Service trouvent normal de supprimer la douche quotidienne ?

Le pire ne peut s’écrire :

Le tableau est plus sombre encore, il y a quantité de détails sordides, intimes, ou médicaux, mais qui n’ont vraiment rien à faire sur mon blog, livrés publiquement.

Je consigne tous ces détails pour quelque autorité serait amenée à se pencher sur le problème.

Pudeur et amour propre :

J’aurais bien voulu ne jamais devoir étaler tout cela publiquement, ma vie, mon intimité. Je vais mettre beaucoup de temps à accepter l’idée que j’ai publié ce récit, et que ceux qui l’ont lu ne l’oublieront pas et ne me verrons plus vraiment comme avant. Maintenant vous connaissez une partie de l’envers du décor, ce n’était nécessaire ni pour vous, ni pour moi.

Pourquoi parler ? :

Je suis brisé, j’ai replongé 27 ans en arrière dans un passé oublié à grands frais.
Il faut 25 ans pour se construire, jour après jour, s’éloigner du passé, se rassurer sur une qualité de vie stable à même de créer un contexte favorable à une vie épanouie, équilibrée, en sécurité.

En 2 semaines de ce cauchemar insupportable, j’ai perdu confiance, perdu confiance en cette vie meilleure que j’ai construite, perdu confiance en moi et mes capacités.

J’étais persuadé que j’étais en sécurité, que les choses allaient de mieux en mieux dans la prise en charge de mon handicap. Certains voyages sont parfois techniquement difficiles, et il m’est arrivé de ne pouvoir me doucher durant 48h ou 72h enchaînant les escales, mais je savais que m’attendait chez moi la douche salvatrice, mon havre de paix où mon handicap se fait léger, tout léger.

En 27 ans, et surtout les premiers mois, puis les premières années, j’ai toujours fait face a tout, je n’ai jamais déprimé, infaillible, je prenais tout sur moi, et j’entraînais mes camarades de galère vers la lumière. Je n’ai jamais pris le moindre somnifère, pas le moindre antidépresseur.

Aujourd’hui je suis en souffrance, mon équilibre est rompu, je suis brisé, je suis un protocole.
Je ne veux pas de cette nouvelle vie que m’impose Santé Service, et que rien ne justifie.
Je n’ai pas d’interlocuteur, pas d’écoute chez Santé Service dans cette détresse.

Suis-je le seul ? :

Non, malheureusement. On trouve facilement des témoignages similaires dans les forums.

Voici un exemple, très proche du mien :
“Le cri du tétraplégique, le soir au fond de sa chambre…”
http://adepa.forumactif.com/t671-le-cri-du-tetraplegique-le-soir-au-fond-de-sa-chambre

Et maintenant, quelle suite ? :

Je vais saisir un certain nombre d’autorités, et de politiques, pour alerter, tenter d’inverser la situation, et faire en sorte que ça ne se reproduise pas pour d’autres.

Si dans vos connaissances vous pensez à des contacts utiles, si vous avez des contacts auprès de ces différents organismes, je vous remercie de faire suivre le message :

Des amis journalistes ?
Des amis spécialisés en droit des personnes ?

Tout conseil est le bienvenu.

J’ai un mot en tête pour qualifier tout cela, je n’ose l’écrire…

FriendsClear annonce sa version Pro et lance un concours pour entrepreneurs(euses)

FriendsClear offre des étrennes aux entrepreneurs !! 🙂 Entrepreneurs: soumettez votre projet pro au vote des internautes et gagnez 10.000 euros!

Ca bougeait déjà bien avant la crise économique, systémique, que nous traversons, mais la crise de confiance globale des consommateurs envers le système bancaire s’est désormais durablement installée, et à juste titre.

FriendsClear Pro ouvre le 1er février son site de microcrédit aux entrepreneurs. Pour fêter ça, ils organisent un jeu-concours « Mon Projet Pro » pour sélectionner l’entrepreneur(euse) le(la) plus convaincant(e). Et FriendsClear offre 10.000 euros à celui(celle) dont le projet professionnel aura été plébiscité par les internautes.

Entrepreneurs(euses) à vous de jouer concourir !! 🙂

Cofondateur de P2P Venture, ayant travaillé à la création (hélas avortée) des FundCamp (qui grâce au travail de Frédéric Baud donna naissance à un magistral premier SparkCamp), tout cela né dans l’élan du premier BarCampBank, le sujet de la banque « 2.0 » me passionne ainsi depuis longtemps.
Derrière P2P Venture et les BarCampBank (création française exportée outre-atlantique and beyond), on trouve le discret Jean-Christophe Capelli (et l’énergique Frédéric Baud).

Jean-Christophe Capelli, cofondateur et Président de FriendsClear est certainement le meilleur expert français de tout ce qui touche à la « Banque 2.0 » et au Prêt entre particuliers (Peer to Peer Lending). Sa maîtrise du sujet, dans une dimension globale, internationale, technique, juridique, et ses qualités humaines, font que je suis convaincu que FriendsClear est voué à un très beau succès dans cette décennie qui s’annonce disruptive avec les modèles du 20e siècle.

Microsoft Regard sur le Num

Merci à l’équipe de Microsoft de m’avoir invité à ce portrait dans leur excellent magazine « Regard sur le Numérique ». Et bravo pour le titre « Itinéraire d’un enfant du web », clin au titre même ce blog, et référence à un film qui me touche beaucoup.

En fait, je ne suis pas complètement un enfant du web, même si je l’ai vu naitre, je dis souvent être un enfant de la toute première génération du numérique, ayant eu la chance de vivre fin 70’s la formidable naissance des industries de la micro-informatique et du logiciel, puis du jeu vidéo, avant qu’arrive à moi le Net et le vers 90 et le Web en 93.

La TV de demain se dessine : YouTube XL + Full HD 1080p + YouTube Direct

Je crois que presque tout y est…:

1- YouTube XL
YouTube XL est une version optimisée de YouTube permettant de visionner des vidéos YouTube sur les écrans de télévision.

2- YouTube 1080p (vrai Full HD)
YouTube vient de passer en 1080p, la vraie HD, pour les contenus dont la source est également en Full HD.

3- YouTube Direct
« La presse et les médias peuvent proposer des missions aux reporters citoyens et leur permettre de charger leurs vidéos directement dans l’application. YouTube Direct autorise alors la rédaction concernée à étudier facilement ces productions et à sélectionner les meilleures pour une diffusion sur leurs antennes ou sur leurs sites web »

4- Les téléviseurs connectés…
Déjà en vente depuis quelques mois, dès début 2010 c’est un nombre bien plus important de téléviseurs qui seront proposés avec une connexion internet intégrée…

Tout va désormais aller très vite…

Consommateurs

Je vous recommande la lecture de ce post intéressant (en anglais) : « Are downloads really killing the music industry? Or is it something else?« .

Voilà des années que nous sommes quelques-uns à pointer du doigt la réalité d’une déconcertante simplicité, mais que chaque industrie culturelle réfute, et pour cause… il est question de beaucoup d’argent, et quand les limites du budget des consommateurs sont atteintes il faut aller prendre de l’argent ailleurs… et ce « ailleurs » c’est criminaliser pour taxer et prélever.

En avril 2007 j’avais rédigé un post sur le sujet que je vous encourage vivement à (re)lire : « Commission d’Albis et système pervers« .

Autocitation : « Nous sommes dans un système pervers qui taxe injustement, sans discernement, l’ensemble de la population, sur présomption de culpabilité« 

Je connais bien l’industrie du jeu vidéo, j’y ai créé ma première entreprise il y a 20 ans, et j’ai servi cette industrie pendant 15 ans.

A la fin des années 90 nous avons senti une « baisse notable des ventes de jeux« , ou plus précisément, les études montraient « une baisse significative du budget jeu moyen » (le consommateur achetait moins…), mais parallèlement nous vendions plus de jeux (plus de consommateurs achetaient…), et les chiffres d’affaires étaient en hausse constante pour finalement dépasser l’industrie du cinéma….

Nous sûment tous très vite que la baisse du budget jeu du consommateur était liée à l’explosion des téléphones portables… et non au piratage qui lui stagnait, voire baissait (jamais révélé bien sur). A l’époque,

  • une grande partie de l’industrie est repartie en guerre contre le piratage, et fit un important lobbying avec pour but de taxer tous les supports possibles (CD, DVD, disques durs),
  • alors que d’autres plus intelligents ont investi massivement dans la production de jeux pour mobiles… (remarquable management d’Ubisoft avec la création de Gameloft : 2008 = 110 M€ (+15%)).

Après l’explosion du mobile, ce fut l’explosion de l’ADSL, et là toujours la même histoire,

  • d’un côté un lobbying massif pour une taxe des FAI et autres tentatives de racket organisé des industries connexes,
  • de l’autre côté, des acteurs éclairés qui investirent massivement dans les jeux on-line… (visionnaire Jean-Marie Messier, Vivendi achetant Blizzard en 98 : Prévisions 2009 (à la hausse) 4,7 milliards de dollars).

Désormais on observe l’explosion du jeu vidéo (qui était déjà en croissance forte), et forcément ça bouscule d’autres industries, et on voit se répéter d’un côté le déni et ses dérives, et de l’autre l’intelligence, l’innovation, l’adaptation.

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Hélas, comme toujours les adeptes du déni sont massivement majoritaires.

Alors, N’OUBLIONS PAS : le budget des consommateurs n’a pas doublé !!

  • le téléphone portable s’est greffé sur le budget.
  • l’abonnement ADSL s’est greffé sur le budget.
  • l’abonnement aux jeux en ligne s’est greffé sur le budget.
  • l’achat de jeux (consoles salon et portables, iPhone/iPod, etc.) s’est greffé sur le budget.

sans oublier :

  • le renouvellement massif du parc de téléviseurs.
  • le consommation croissante d’audiovisuel (VOD, chaînes payantes)…
  • l’explosion à venir des smartphones…
  • l’addiction à l’internet mobile illimité (minimum 55€/mois)…

…et le budget des consommateurs n’a toujours pas doublé !!

Alors, nos gouvernements devraient se concentrer sur les inévitables mutations industrielles, sociales, culturelles, et donc sociétales, plutôt que contribuer au déni suicidaire d’industries sclérosées et bien mal managées !!

Probablement un héritage culturel remontant aux châteaux forts, que n’ont pas les Américains ou l’Asie du Sud-est : « Quand j’entre dans la place, je dresse mes remparts, plutôt mourir ici que reconstruire ailleurs » …

Le monde bouge, il faut s’adapter, ou mourir… Poney Express vs Telegraphe, Ice Houses vs Réfrigérateur, etc.).

Google et l’innovation


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“We were concerned that some of the biggest ideas were getting squashed,” said Schmidt.

Voici un article fort intéressant (en anglais), qui illustre à quel point l’innovation est au coeur de la stratégie de Google, et combien leur approche est brillante, car l’innovation, au-delà d’être une culture d’entreprise, c’est surtout une question de management.
Adapter à une très grosse entreprise les méthodes de management de l’innovation d’une startup, ça va laisser beaucoup de monde loin derrière.
L’article : Google Gets Serious about Innovation

Entrepreneuriat et Bootstrapping, retour sur terre

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Même si aujourd’hui je suis au coeur d’une levée de fonds pour ma nouvelle entreprise, Fair Play Interactive, depuis ma toute première boite, c’est en fait la première fois que je fais appel à des investisseurs. (L’IPO de Cryo Networks ne compte pas, j’y ai juste modestement contribué en tant que membre du Comité de Direction, et ce n’était pas mon entreprise).

Je suis un « bootstrapper » :-), et Fair Play Interactive a d’ailleurs été boostrappée depuis 2004.

En cette période économiquement difficile, il est bon de se rappeler que toute entreprise n’a pas nécessairement vocation à lever des fonds auprès d’investisseurs externes. La levée de fonds est d’ailleurs une voix bien moins courante que le « bootstrapping« . C’est la culture startup web et l’héritage des années folles « 98-99 » de la bulle internet qui ont vissé dans le crâne de tant d’entrepreneurs qu’un gros apport en cash allait résoudre tous leurs problèmes : produit de qualité, appétence du consommateur, modèle économique, internationalisation, marché solvable, sans parler de qualité de l’équipe, capacité d’exécution, vision stratégique, etc…

Bref, tout ça pour dire que je suis tombé sur cet article que je vous invite tous, amis entrepreneurs, à lire :

Entrepreneurs need to return to a spirit of ‘bootstrapping’”

Pour ceux qui ne connaissent pas le terme bootstrapping :

En anglais, le bootstrapping fait référence aux aventures du baron de Münchhausen, lequel est censé s’être sorti d’un marécage où il était embourbé rien qu’en se tirant par les bottes et se propulsant ainsi dans les airs. Les bootstraps sont les anneaux, en cuir ou en tissu, cousus sur le rebord des bottes et dans lesquels on passe les doigts pour s’aider à les enfiler.
©Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Bootstrap

Appliqué à l’entrepreneuriat, c’est un terme qui définit les différentes méthodes possibles pour développer son entreprise sans faire appel au financement par des investisseurs externes (levées de fonds, etc.).

Western Digital, simplement les meilleurs disques durs

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Voilà pourquoi depuis 20 ans j’achète exclusivement des disques durs Western Digital

Lu récemment :

Comme ils le font régulièrement, le site Hardware.fr a mis en ligne les taux SAV de disques durs enregistrés par un très gros revendeur.
En voici le résultat:

Western Digital : 1.2%
– Hitachi : 1.4%
– Seagate : 1.6%
– Samsung : 2.8%

source : MacBidouille

Mais attention, un disque dur reste un disque dur, et il convient de toujours dupliquer les contenus auxquels on tient, et surtout d’effectuer des sauvegardes régulières de ses documents…!!

Utilisateurs de Macintosh, vous vous devez d’utiliser le fantastique outil qui nous est mis à disposition : Time Machine !!

Christine Albanel : Formidable, 5 millions de titres gratuits !!!!

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Madame Christine Albanel interviewée dans 20minutes.fr sur la loi Hadopi s’exprime ainsi :

« Je vais souvent sur Deezer, je trouve formidable d’y trouver plus de 5 millions de titres gratuitement« 

« L’autre soir, après avoir regardé le documentaire d’Eric Tabarly dans lequel il chante une très belle chanson de marin, on est allé avec mon fils écouter cette chanson [gratuitement] sur Deezer. J’écoute aussi Tracy Chapman, Camille ou Barbara [gratuitement].« 

Madame Albanel, vous êtes-vous posé la question de qui paie votre écoute gratuite si « formidable » ? En effet, ça doit être FORMIDABLE ce sentiment de GRATUITÉ, mais quelle est votre contribution à l’artiste ? Concrètement ?

« Les artistes mobilisent leurs énergies pour créer; tout cela ne peut pas être balayé d’un clic, parce que vous leur voleriez ce travail. Il doit y avoir une prise de conscience si parallèlement, l’offre de téléchargement légal est alléchante.« 

Je repose la question, qui paie ?
Comment rémunère t-on l’artiste que vous écoutez gratuitement ?
N’avez-vous pas justement le sentiment de « balayer d’un clic tout cela » ?

Le réveil sera difficile…!

INPI, un grand moment surr


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L’interlocuteur INPI : « Quel est votre domaine d’activité ? »

Moi : « L’IPTV, la télévision par IP »

L’interlocuteur remplit sa fiche : « La télévision Paris P »……!!!!!

L’innovation ce n’est pas gagné avec ce niveau « d’expertise »… 🙂

…il y a quelques semaines nous avons contacté l’INPI, Institut National de la Propriété Industrielle, afin de bénéficier du « pré-diagnostics propriété industrielle« .

Amis entrepreneurs :

Le pré-diagnostic proposé par l’INPI consiste en une évaluation des besoins de l’entreprise en matière de propriété industrielle. Grâce à lui, vous pourrez optimiser le potentiel d’innovation de votre entreprise.

Le coût de réalisation d’un pré-diagnostic s’élève à 1500 €. Financée par l’INPI ou co-financée par le Conseil régional, la prestation est totalement gratuite pour l’entreprise.

Le service s’adresse à des TPE et PME innovantes ayant peu ou pas recours à la propriété industrielle, et notamment aux brevets.

La prestation est réalisée par un expert de l’INPI, un spécialiste en propriété industrielle ou un consultant proposés par l’INPI.

Sur le fond l’idée est bonne et le service peut s’avérer précieux, mais je ne sais pas si « la télévision Paris P » en bénéficiera… 🙂

HSBC et cr

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Comme vous l’aurez constaté, je ne blogue plus depuis plusieurs mois, accaparé par le lancement de ma nouvelle entreprise : Fair Play Interactive.

Aujourd’hui je vais à la fois prendre le temps d’un post, et mettre de côté ma charte parfois trop politiquement correcte…!! Je n’aime pas trop râler, je me préoccupe plus de mettre en avant ce qui fonctionne très bien, ceux qui poussent le respect, que passer mon temps à pointer du doigt l’incompétence. Aujourd’hui, je déroge, et il m’apparaît finalement important de partager certaines mauvaises expériences, puisse cela servir à d’autres.

Aujourd’hui donc, HSBC !!

La goutte qui fait déborder le vase : deux mois et demi pour un dossier de PCE (Prêt à la Création d’Entreprise / OSEO) et toujours aucune nouvelle.

Historique :

  • 29/10/08 Je demande à HSBC la procédure à suivre chez eux pour constituer un dossier PCE (Il est obtenu soit directement auprès de votre banque).
  • 31/10/08 « Concernant la demande de PCE chez OSEO, nous pouvons nous occuper directement de l’instruction de votre dossier auprès d’OSEO. Je prends contact avec eux lundi matin et je vous appelle juste après.« 
  • 18/11/08 Sans nouvelles, je relance.
  • 28/11/08 Toujours sans nouvelles, je relance.
  • 01/12/08 « J’ai fait le nécessaire auprès d’OSEO avec qui nous avons rendez-vous demain matin à l’agence. Je vous appellerai en fin de matinée. »
  • 04/12/08 Sans nouvelles, je relance.
  • 08/12/08 Toujours sans nouvelles, je relance profitant de l’actualité : « HSBC has announced the establishment of a $5 billion (£3.4 billion) global fund to lend money to small and medium-sized businesses affected by the credit crunch » !!!!.
  • 08/12/08 « Un dossier a été envoyé chez OSEO pour Fairplay Interactive. Je relance ce matin notre correspondant chez eux et vous tiens informé dans l’après-midi« 
  • 08/12/08 « Nous avons préparé le dossier en concertation avec OSEO. Il nous faut le montant que vous souhaitez, l’objet du prêt qui sera indiqué dans l’acte, et un plan de trésorerie succinct de vos investissements de démarrage. A réception de ces éléments, c’est nous qui montons l’ensemble directement à l’agence.« 
  • 15/12/08 Nous envoyons l’ensemble des documents mis à jour par rapport à octobre.
  • 19/12/08 Sans aucun retour, je leur demande si tout est complet, s’il ne leur manque rien.
  • 09/01/08 N’ayant pas réussi à les joindre une seule fois au téléphone, ne retournant aucun de mes appels, je leur adresse un mail exprimant mon profond mécontentement.

A ces échanges mails s’ajoutent de nombreux appels téléphoniques de ma part, sans jamais pouvoir joindre mes interlocuteurs, laissant systématiquement des messages, aucun appel retourné.

A ce stade j’ignore où en est le dossier, ni même s’il est entre les mains d’OSEO, mais en tout cas HSBC ne daigne m’informer ni même retourner mes appels.

Tout ceci ponctué de « Je vous appelle lundi », « je vous appelle demain », « je vous tiens au courant », des paroles toujours restées sans actes.

Tout ceci est ubuesque, mais surtout pas très professionnel.

Je n’ai rien contre HSBC, j’appréciais même fortement nos sincèrement très sympathiques interlocuteurs que sont/étaient le Directeur de l’agence et le Directeur Adjoint. Il s’agit de plus d’une belle agence entreprises, plutôt réputée et « haut de gamme »…! Quel gâchis.

Peut-être sommes-nous trop petits ? Mais il fallait nous le dire et nous inviter à nous adresser ailleurs.

J’ai surtout le sentiment que la nature de notre projet d’entreprise et la levée de fonds en cours intéressaient beaucoup notre agence, mais que la phase de démarrage et les premiers mois d’activité les excitent beaucoup moins.

HSBC est plus motivée à gérer des fonds levés, proposer des avances sur subventions, avances sur CIR (Crédit Impôt Recherche), et toutes formes d’affacturages sur des grands comptes, que d’accompagner le démarrage d’activité d’une startup…!!!!

Une startup a besoin d’être très réactive, elle avance vite, doit s’adapter à un environnement en constante évolution, elle doit pouvoir saisir très rapidement les opportunités de business qui se présentent à elle, et elle a besoin d’être entourée de partenaires qui comprennent cela et l’accompagnent efficacement.

HSBC : Fail !

Mise à jour 12/01/09 : J’avais un petit doute, mais on me confirme bien que pour les prêts PCE, Oséo ne reçoit pas de dossier, ce sont les banques qui ont une délégation de décision pour ce type de prêt. Les banques ont accès à un extranet qui leur permet de faire un PCE couplé à leur prêt bancaire. Il n’y a aucun lien avec OSEO. Tout est géré côté banque. Il est bon de préciser qu’OSEO peut garantir le prêt bancaire jusqu’à 70%, ce qui facilite beaucoup son obtention.

Mise à jour 16/01/09 : Premier signe de vie d’HSBC aujourd’hui, appel téléphonique d’un de nos interlocuteurs, exactement une semaine après mon mail. Discussion courtoise, excuses, démarches constructives, réaffirmation de leur volonté de nous accompagner. Le prêt est validé côté HSBC, avis transmit à OSEO qui répond généralement sous 48H, verdict mardi prochain. C’est tellement agréable d’avoir un interlocuteur.

Discours de pr

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Demain matin, j’aurais l’honneur d’assister au discours que prononcera notre Président de la République à l’occasion de la présentation du Plan Numérique 2012.

Le sujet est extrêmement important même si l’actualité économique risque fort de laisser peu de bande passante aux annonces attendues. Je reviendrai plus tard sur ce plan, élément capital pour l’écosystème des startups internet qui m’est cher.

Mise à jour :

En raison de la mise en oeuvre des conclusions du Sommet des États de la zone euro, le discours de M. le Président de la République prévu ce (lundi) matin sur le plan de développement de l’économie numérique est reporté à la semaine prochaine. Nicolas Sarkozy devait présenter en fin de matinée à l’Élysée le plan du gouvernement pour le développement de l’économie numérique, qui a pour ambition de rattraper le retard pris par la France dans ce secteur.

C’est en fait une bonne nouvelle, car comme je l’avais souligné dans mon premier post, l’actualité économique étant très chargée, il est fort probable que ce Plan Numérique 2012 n’ait pas eu la visibilité médiatique qu’il mérite. Rendez-vous lundi prochain a priori.

Startups et crise

Sequoia Capital, le fonds d’investissement mythique de la Silicon Valley, a convoqué les dirigeants des startups de son porte-feuille pour s’assurer qu’ils avaient bien pris conscience de la grave récession dans laquelle nous entrons violemment, et leur demander de procéder dans les plus brefs délais à une restructuration de crise qui est la seule voie pouvant offrir la chance de survivre à la très très longue période de rétablissement de l’économie qui nous attend.

Le graph du slide 49 « Survival of the quickest » résume tout. Je vous conseille une lecture complète.

OpenCoffee Lyon premi

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Cette semaine, petit clin d’oeil à Mickael Cabrol l’organisateur, et grand bonjour à nos amis lyonnais.

Le premier OpenCoffee Lyon se tiendra ce mercredi 17 septembre à partir de 18h30, au Voxx Café (1 rue d’Algérie, 2 min à pieds de la place des Terreaux). Faites circuler l’info à vos amis lyonnais.

C’est ici : http://www.new.facebook.com/group.php?gid=25537041867

Bienvenue Lyon !!

Amis parisiens, ne vous y trompez pas, pour nous c’est toujours le jeudi matin 🙂